V'là, c'est une histoire à laquelle je pense depuis pas mal de temps même si je viens juste de commencer à l'écrire. Pour le titre, vous pouvez me donner des suggestions si vous voulez pasque là, je suis à court d'idées. J'ai vaguement l'espoir de pouvoir publier ce texte si je le finis un jour, alors je veux bien des avis sincères. Bonne lecture (j'espère
)
Prologue Marion riait. Elle riait comme elle ne l'avait pas fait depuis longtemps, en rejetant la tête en arrière et en laissant les gloussements jaillir de sa gorge.
Le son, doux carillon à ses oreilles, remplissait de joie le cœur du vieil Ed, son grand-père. L'homme avait vu sa petite fille perdre peu à peu le goût de la vie. C'était à lui qu'elle avait adressé son dernier sourire avant de sombrer dans l'ennuie et la mélancolie. Personne n'avait su ce qui s'était passé. Du jour au lendemain, la jeune fille s'était mise à entendre des choses qu'elle n'aurait pas dû entendre. A les voir.
Il n'avait pas fallu plus de trois mois pour que ses parents abandonnent. Ils l'avaient placée dans un internat et, pour se donner bonne conscience, lui avaient envoyer un peu d'argent de poche tous les mois, le tout accompagné d'un psychiatre renommé.
Mais Ed, lui, n'avait pas baissé les bras. Marion était la plus jeune d'une ribambelle de petits enfants. Sa préférée. Il ne voulait pas mourir avant de l'avoir entendu rire de nouveau.
Le vieil homme n'eut pas à chercher bien loin. Depuis qu'elle savait parler, Marion l'avait toujours supplié de l'emmener avec lui, sur son bateau. « Pour être un marin, comme toi, Papy! » zozotait-elle en inclinant la tête, sachant très bien que ça faisait fondre son grand-père. Si seulement la décision n'avait dépendu que de lui... Mais les parents de Marion avaient décrété que la mer, c'était juste bien pour les cartes postales. Il avait donc fallu attendre que l'adolescente se mette à dérailler pour que Ed puisse enfin emmener sa petite fille avec lui, sur La Veuve Rouge, faire le tour de l'Atlantique.
L'air pur de l'océan avait peu à peu rendu sa vitalité à Marion. Jour après jour, elle avait progressivement cessé d'entendre et de voir ce qui l'avait rendu presque folle. Et maintenant, au milieu de l'océan Atlantique, elle riait.
- Regarde, Papy, regarde!
Perchée à l'avant du petit voilier, ses cheveux emmêlés volants dans le vent, elle faisait de son mieux pour rester immobile.
- C'est ça qu'il lui faudrait, à ton bateau, Papy! Une belle figure de proue!
- On n'en trouvera jamais une aussi belle que toi, rit le vieil homme depuis la barre.
- On la fabriquera. Toi et moi.
Marion revint vers son grand père.
- Hein, on la fabriquera ensemble? insista-t-elle.
Ed lui passa tendrement la main dans les cheveux.
- Bien sur. Et si je meure avant, je compte sur toi pour t'en occuper!
La jeune fille se rembrunit.
- Ne dis pas ça! Tu ne mourras jamais, Papy! Je m'occuperais de toi aussi longtemps qu'il le faudra.
Et dans ses yeux, le vieux marin vit une lueur paniquée. Ce n'était pas de lui qu'il fallait s'occuper. Il voyait en l'adolescente le mal, la mélancolie, prêts à revenir de force.
- Je ne te quitterai pas, ma chérie, promit-il doucement.
Marion l'observa un instant avant de laisser le rire l'emporter à nouveau. La mer lui faisait cet effet. La rendait heureuse, et lui donnait envie de partager sa joie avec tout le monde, et surtout avec son grand-père.
- J'vais faire à manger. Qu'est-ce qui te tente?
- Qu'est-ce qu'il nous reste?
La jeune fille disparut à l'intérieur du bateau. Elle finit par ressortir et déposa un paquet de pâtes précuites devant Ed.
- Des nouilles. Et...
Elle sorti un second paquet de derrière son dos.
- Des nouilles. Alors qu'est-ce que tu préfère?
- Le choix est difficile, sourit le vieil homme.
- Bah dépêche toi, Papy, j'suis pas sure d'avoir la patience nécessaire pour attendre toute la nuit...
- Des nouilles, alors.
Marion lui adressa un sourire éclatant.
Ils dinèrent dans le cockpit en parlant de tout et de rien, des pays qu'ils avaient visités et des gens qu'ils avaient rencontrés.
Soudain, au milieu d'un éclat de rire, les traits de Marion se figèrent. Ses yeux se voilèrent. Son visage semblait porter toute l'horreur du monde.
- Ils arrivent, souffla-t-elle.
Son grand-père lui saisi le bras.
- Marion, Marion ma chérie, qu'est-ce que tu as?
Elle le regarda sans vraiment le voir.
- Ils arrivent. Ils viennent pour nous.
Chapitre I
Renvoyée.
Cristal ne voulait pas y croire. Elle était renvoyée.
Elle voulait revenir en arrière, réparer toutes ses fautes. Son père l'avait prévenue: un renvoi de plus et c'était le pensionnat. Qu'elle avait été bête de ne pas s'être calmée quand il en était encore temps! En maintenant, c'était trop tard. Elle avait frappé un professeur, une faute inexcusable.
_ Nous ne pouvons plus nous permettre de garder Cristal dans cet établissement, avait déclaré Mme Marchal, la principale, d'un ton désolé mais ferme.
Et maintenant, Cristal observait les grilles du collège en songeant qu'elles ne s'ouvriraient plus jamais pour elle.
Elle n'aimait pas particulièrement cet endroit, mais la perspective de se retrouver enfermée dans un pensionnat lui donnait parfois des airs paradisiaques.
_ Allez, viens, grinça son père en la tirant par le bras.
André Blanchet ne supportait plus les ennuis que Cristal s'attirait, et lui attiraient par la même occasion.
Ils marchèrent ainsi tous les deux, le père tirant la fille, la trainant presque. Ils ne parlaient pas, chacun tentant de contenir sa rage. Ils ne s'étaient jamais beaucoup aimé.
Arrivée devant la voiture, Cristal comprit que, si elle voulait avoir une chance de se faire pardonner, elle devrait prendre les choses en main, s'excuser, faire des promesses.
_ Papa...
Pendant quelques secondes, elle crut que son père n'avait pas entendu son murmure. Puis il se tourna vers elle, l'examina froidement et la gifla avec une violence animale.
_ Tu ne peux pas être ma fille, cracha-t-il. Je ne peux pas avoir créé une petite merde qui passe son temps à se fourrer dans les pires situations!
Cristal, sous le choc, fit deux pas en arrière. Elle leva la main et ses doigts effleurèrent sa joue brûlante. Alors, elle s'enfuit en courant. Dans son dos, elle entendit son père qui l'appelait, mais elle ne se retourna pas.
La jeune fille couru à tout rompre, laissant le vent froid fouetter son visage dégoulinant de larmes. Elle ne savait pas où elle allait. Pour ne plus craindre que son père ne la rattrape, elle emprunta des petites rues étroites avant de débouler dans un endroit connu. La zone commerciale de la ville.
Le souffle court, elle observa les magasins aux enseignes lumineuses et colorées d'un air ébahie. Elle ne pensait pas s'être aventurée aussi loin du centre ville. Elle resta ainsi quelques minutes, à détailler distraitement les nombreux bâtiments collés les uns aux autres, les parkings ou s'entassaient maladroitement les voitures et la foule de gens qui couraient d'un magasin à l'autre, tous pressés d'en finir avec les courses et de rentrer chez eux.
De rentrer chez eux. Cette pensée tira Cristal de sa rêverie. Rentrerait-elle chez elle? Elle n'en avait aucune envie. La gifle de son père lui avait amené un goût amer dans la bouche, celui du sang et de la haine.
Il l'avait déjà corrigée à maintes reprises, mais jamais il ne l'avait frappée de façon aussi violente.
Mais maintenant qu'il l'avait fait, qu'est-ce qui l'empêcherait de recommencer?
L'adolescente crut voir une petite lueur d'espoir naitre au loin. Et si elle fuguait? Quitter sa maison, son père, sa vie pour ne plus jamais y revenir, elle y avait déjà pensé, mais jamais elle n'avait trouver un moment aussi opportun pour le faire. Les rêves de liberté qui lui envahirent l'esprit furent aussitôt chassés par le bon sens.
Partir, oui, mais pour aller où? Elle n'avait presque pas un sou en poche, et se s'était jamais aventurée en dehors de la ville sans son père. De plus, une jeune fille de treize ans errant seule risquait toujours d'attirer l'attention de la police et d'autres gens aux intention moins louables... Cristal frissonna en pensant à tout ce qu'elle avait lu dans les journaux ou vu à la télé. Devant ses yeux repassèrent les photo de toutes les adolescente violées ou assassinées. Puis elle imagina, au côtés de ces photos, son visage.
Si il lui arrivait quelque chose, quelle photo publierait on? Qui choisirait, déjà? Son père, sans doute.
Elle sentit sa volonté fondre lentement, et déjà rebroussait chemin pour retourner chez elle, quand elle sentit quelque chose de dur se mêler à sa salive. Elle cracha, et, par terre, découvrit une de ses dents, pleine de sang. Elle avait perdu sa dernière dent de lait environ un an plus tôt.
Elle se pencha et ramassa la petite perle blanche, la fit rouler dans sa main. On lui avait toujours dit qu'elle avait un sourire charmant.
Elle caressa doucement sa joue en feu. La douleur était telle qu'elle n'avait même pas senti sa dent s'arracher.
_ Le bâtard, murmura-t-elle.
***
La forêt qui avait autrefois été une perpétuelle source de calme et de repos pour Cristal adoptait, en pleine nuit, des airs sombres et menaçants. La jeune fille ne s'était pourtant jamais sentie aussi résolue. Elle marchait vite, courant presque, avec l'impression que tout s'arrêterait si elle ralentissait. Le cœur bondissant, elle imaginait jusqu'où son père irait si il la rattrapait. La tuerait-il?Quelques heures plus tôt, elle n'aurait même pas osé se poser cette question, mais son jugement était désormais altéré par le trou qu'elle sentait sous sa langue lorsqu'elle la faisait glisser sur ses dents.
Cristal avait quitté la zone commerciale depuis trois heures et demi, indiquait sa vaillante petite montre en argent. Au début, elle avait pleuré. Puis, le temps passant, ses sanglots s'étaient calmés pour la laisser réfléchir en paix. Elle ne savait ni où aller, ni comment s'y rendre. Ses pieds frottaient, brûlaient. Elle était totalement consciente que la police ne mettrait pas longtemps à la retrouver quand les recherches seraient lancées. Mais quand seraient-elles lancées? Le père de la jeune fille était tout à fait capable de laisser passer une semaine avant de s'inquiéter pour sa fille.
Un jour, Cristal avait fugué de sa maison pour se réfugier chez une amie, et son père ne l'avait pas cherchée avant d'obtenir une lettre du collège signalant l'absence de la jeune fille, trois jours plus tard. En la retrouvant, il ne s'était pas mis en colère. Il ne l'avait pas frappée. Mais, alors que plusieurs journées tranquilles s'étaient écoulées, il avait accidentellement renversé une tasse de thé brûlant sur les jambes de l'adolescente en abordant le sujet.
La douleur éprouvée ce jour là était à peine comparable à celle qui dévorait le corps de Cristal tendit qu'elle avançait, encore et encore. Le vent glacial de la nuit lui mordait le visage. L'obscurité rendait ses yeux nerveux, lourds. Elle sentait les cloques dévorer ses pieds. Des goutes de sueur perlaient sur son front malgré la fraicheur ambiante.
Elle couru encore sur quelques mètre, puis ses jambes se dérobèrent sous elle. Elle roula dans la terre humide, déchirant son jean et tachant ses vêtements.
La jeune fille resta ainsi pendant quelques secondes, allongée sur le sol, réalisant soudain son état d'épuisement extrême. Puis elle se traina jusqu'à un arbre et s'y adossa. La fatigue lui ferma les yeux d'elle même.
Cristal se lassa emporter vers les abysses des rêves sans résister.
***
Viens à nous, Cristal Blanchet. Ne nous force pas à venir à toi. ***
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Cristal se cru d'abord pelotonnée dans son lit, un matin d'école. Puis une vive douleur dans son dos la ramena à la réalité. Les souvenirs de la veille envahirent son esprit, mais elle n'y prêta aucune attention. Ses rêves l'avaient troublée. Elle ne se rappelait ni de ce que son inconscient lui avait fait voir, ni de ce qu'il lui avait fait entendre. Mais elle pouvait encore sentir un frissonnement la parcourir. Des menaces, à peine voilées. Elle ne pouvait les écouter à nouveau, mais, si les paroles qui les constituaient s'étaient effacées, le ton froid et lointain sur lequel elles avaient étés chuchotées, resté gravé dans sa mémoire, l'emplissait d'effroi.
Ses membres la faisait encore plus souffrir que le soir précédant. Elle décida de reprendre la marche plus lentement, à bonne distance des sentiers tracés dans la forêt, au cas ou son père aurait déjà signalé sa disparition. Très vite, les grondements furieux de son estomac vide vinrent se mêler aux craquements des branches gelées sous ses pieds.
Au bout d'une heure de marche, Cristal retira ses chaussures pour laisser respirer ses pieds meurtris. Un fin filet de sang coula sur le sol. Ses ballerines ne convenaient pas a une course effrénée dans la forêt. Réalisant, que pieds nus, ces entailles la ralentirait bien plus qu'avec les chaussures trop petites, elle ôta son T-shirt et déchira dedans de longues bandes de tissu. Puis, elle les trempa dans une petite flaque avant de les enrouler soigneusement autour de ses pieds.
Frissonnante dans le léger débardeur qui lui restait, elle se remis prudemment en route.
Elle marcha pendant encore une demis heure, avant de commencer à s'inquiéter. Elle connaissait la forêt comme sa poche. Il n'était pas normal qu'elle mette aussi longtemps à la traverser. A la vitesse ou elle avait avancé la veille, trois à quatre heures auraient largement dû suffire. N'y pense pas, songea-t-elle, Tu n'as pas marché droit, voilà tout.
Cristal avança, sans doute longtemps. Elle n'avait plus le courage de regarder sa montre, plus le courage de voire que le temps passait sans qu'elle n'entende le moteur d'une voiture. Elle marchait les yeux au sol, s'appliquant à tracer une trajectoire en ligne droite.
Et elle l'aperçut. Par terre, une tache de sang à peine sèche. Et à côté, un arbre au pied duquel l'herbe était aplatie. Là ou elle avait dormit. C'est impossible. La jeune fille se laissa tomber dans la terre, agitée de sanglots hystériques. Jamais tu n'aurais dû fuguer, pauvre idiote. On ne s'enfuit pas de chez soi pour aller se perdre dans la forêt ! Tu as réagit excessivement, cette gifle n'était qu'une gifle, tous les pères en donnent un jour où l'autre ! Elle parcouru les environs d'un regard songeur. Avec un peu de chance, son père aurait pour une fois fait preuve de responsabilité et serait allé déclarer sa disparition à la police. Les policiers chercheraient forcement dans la forêt, et Cristal décida de retrouver les chemins tracés pour multiplier ses chances d'être retrouvée. Elle fouilla dans sa mémoire pour se souvenir d'où elle était arrivée le jour précédent. Malheureusement, les arbres, les cailloux et les buissons se ressemblaient tous. Incapable de trouver la bonne direction, elle ferma les yeux et tourna sur elle même pendant dix secondes. Elle oscilla légèrement, puis ouvrit les yeux et se mit en marche.
_ A la divinité quelconque qui veut bien m'écouter, chuchota-t-elle, Faites que cette direction soit la bonne. Faites qu'elle m'amène à une voiture, une maison, peu importe, quelque part où on pourra m'aider.
***
La quelconque divinité qui entendit Cristal fut sans doute touchée par la détresse de la jeune fille, car cette dernière, car la jeune fille déboula dans une clairière au milieu de laquelle était plantée une maisonnette de bûcheron.
Cristal, qui n'avait pourtant jamais cru en autre chose qu'en elle même, pria de nouveau pour y trouver quelqu'un.
La jeune fille aurait sans doute dû ajouter l'adjectif « bienveillant » à « quelqu'un », car son vœux ne fût pas exaucé comme elle l'aurait voulu.
En effet, non seulement Cristal n'était pas passée inaperçue, mais en plus elle se trouvait au centre du viseur d'un sniper caché à vingt mètres de là.
Sujet: Le premier qui lit pas ça... Je lui fais exploser la tronche! 
Dim 27 Mar - 4:58
je m'attendiat pas a ca comme suite j'adore